l'autre et l'intention calomniatrice de son auteur est évidente. En
tant que tel il relève des plus pures méthodes staliniennes. Nous
n'avons pas la place pour réfuter un par un les mensonges con-
tenus dans cette petite saleté, et nous n'en éprouvons d'ailleurs pas
le désir; nous nous bornons à quelques points :
a) L'auteur de l'article ment en disant « qu'à peine sorti de
ses classes de philosophie, Lefort se trouva au-dessus de ses tâches
élémentaires de militant ». Pendant les presque cinq années de sa
présence dans le P.C.I., Lefort a accompli toutes les tâches élé-
mentaires du militant, et plus que celles-ci. Il a participé à toutes
les réunions, vendu le journal, distribué des tracts, collé des affi-
ches, etc... Il a fait plus, d'ailleurs, et l'on se demande pourquoi,
s'il n'en était pas ainsi, le P.C.I. lui aurait constamment confié —
comme il l'a fait des tâches que Lefort a toujours accomplies
comme : diriger des groupes d'éducation, faire des conférences
publiques à la Maison des Lettres (1944-1945), aux Sociétés
Savantes (1945-1946), au Cercle Lénine (1946-1947), parler
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en
comme représentant du Parti aux réunions publiques des trois
campagnes électorales; on se demande, aussi comment le P.C.I.
aurait, dans le cas contraire, accepté qu'il soit élu deux fois de
suite membre du Comité Central (en 1946 et en 1947);
b) L'auteur ment également en laissant supposer que Lefort,
dès qu'il entra au Parti, « présenta de nouvelles analyses ». Les
camarades du P.C.I. savent très bien que Lefort a milité dans le
P.C.I. (et qu'il a soutenu la tendance actuellement dirigeante pen-
dant les luttes intérieures) trois ans durant avant de présenter,
avec Chaulieu, une position politique propre;
c) Lefort n'a pas découvert le « pourrissement », et dans les
textes de notre tendance on trouverait difficilement le mot
tout cas on n'en trouverait pas l'idée. Celui qui a découvert le
pourrissement c'est Trotsky lui-même, puisque le Programme
Transitoire de la IVe Internationale (écrit de sa main) commence
par la phrase : «Les prémisses de la Révolution socialiste ne
sont pas seulement mûres, elles ont commencé à pourrir. » Nous
sommes la seule tendance dans le mouvement ouvrier à soutenir
au contraire que les premisses de la révolution prolétarienne sont
en train de s'approfondir et de s'amplifier;
d) Lefort ne s'est pas promu « chef de tendance ); ce sont
les camarades du Parti qui ont voté pour nos positions (30, au
III° Congrès, 50, au IVe) qui lui ont confié une position diri-
geante, que nous pensons chaque jour davantage que ses aptitudes,
son honnêteté, ses idées et son dévouement sans réserves à la cause
révolutionnaire du proletariat méritent amplement. Parmi ces ca-
marades, il y a des ouvriers vieux militants du mouvement révolu-
tionnaire comme Marchesin et Paget (tous les deux des premiers
membres de l'Opposition de Gauche en France), Teve, du P.C.I.
déjà avant la guerre, Lafièvre, dirigeant syndical, et des jeunes
ouvriers comme Fabre et Marfaing;
e) Lefort demanda effectivement un congé pour des raisons de
santé, après accord de notre tendance, parce que la grave opéra-
tion qu'il a subie le lui imposait, A la fin de son congé Lefort
ne retourna pas à sa cellule, après décision de notre tendance,